« Nouveau » plan de Trump pour la Syrie : des pays qui appuient l’État islamique pour combattre l’État islamique

Christian Latreille qui se plaignait du fait que Trump n’avait pas de plan en Syrie sera heureux d’apprendre qu’enfin, Donald a un super plan : mettre sur pied une force militaire arabe composée de troupes de l’Arabie saoudite, du Qatar et de l’Égypte, afin de remplacer les troupes étasuniennes – illégales — en Syrie.

L’homme chargé de créer cette force armée? Eric Prince, fondateur de la tristement célèbre firme de mercenaires Blackwater, aujourd’hui Academi. En 2014, quatre de ses employés ont été reconnus coupables du meurtre de 14 civils en Iraq, dont des femmes et des enfants.

L’Arabie saoudite et le Qatar, donc, pour remplacer les troupes étatsuniennes qui combattent Daesh (l’État islamique) en Syrie, selon les autorités étasuniennes.

Farce monumentale.

Le soutien de ces pays aux groupes terroristes est amplement documenté et les autorités étasuniennes en sont conscientes.

Dans un courriel daté du 17 avril 2014 et publié par Wikileaks, le conseiller de Barack Obama à l’époque, John Podesta, écrivait à un destinataire inconnu :

« Nous devons employer nos sources diplomatiques et de renseignement plus traditionnelles afin de mettre de la pression sur les gouvernements du Qatar et de l’Arabie saoudite, lesquels fournissent un appui logistique et financier clandestin à l’EI et d’autres groupes radicaux dans la région. »

Bref, le plan de Donald Trump se résume à employer les pays qui financent et appuient le terrorisme en Syrie pour combattre le terrorisme en Syrie.

Génial.

Il est évident que le but affiché constitue un prétexte pour installer des troupes en Syrie qui serviront tôt ou tard à renverser Assad.

Voilà le plan, non seulement depuis le début de la guerre, mais depuis très longtemps.

Des documents de la CIA datant des années 1980 et déclassifiés l’an dernier expliquent clairement les intentions des services de renseignement de fomenter une guerre confessionnelle en Syrie et d’appuyer les sunnites afin de les mettre au pouvoir.

L’un de ces documents s’intitule « Syrie : scénarios d’un changement politique drastique » (Syria : Scenarios of a Dramatic Political change). Pour la CIA, « le renouvellement de la violence entre les alaouites et les sunnites pourrait inspirer les soldats sunnites à se retourner contre le régime », écrit-on (p.12), et les « Frères musulmans pourraient former le cœur du leadership de ce mouvement » (p.20-21).

Un document déclassifié de 2012 indique qu’en effet, l’insurrection en Syrie est menée par les salafistes, Al-Qaïda en Iraq et les Frères musulmans, et que les pays occidentaux les appuient.

Le document de 1986 explique d’ailleurs pourquoi les États-Unis souhaitent un changement de régime en Syrie. Serez-vous surpris d’apprendre que c’est pour des raisons économiques et non pas pour sauver le peuple syrien?

« À notre avis, les intérêts des États-Unis seraient mieux servis par un régime sunnite contrôlé par des modérés orientés vers le commerce. Des hommes d’affaires modérés verraient la grande nécessité de l’aide et des investissement occidentaux dans la construction de l’économie privée en Syrie, ouvrant ainsi la voie à des liens plus forts avec les gouvernements occidentaux (p. 24).

Soulignons au passage le plan Yinon, du nom d’un journaliste israélien autrefois attaché au ministère israélien des Affaires étrangères et dans lequel il suggère que « pour survivre, Israël doit devenir une puissance impériale régionale » et les États arabes doivent être fragmentés et devenir des satellites de l’État hébreu.

Ces documents officiels sont disponibles sur internet. Comment se fait-il que les journalistes québécois les ignorent?

Ces informations sont cruciales à la compréhension et l’analyse de la situation en Syrie.

En terminant, rappelons que l’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas a déclaré que les Britanniques préparaient l’invasion des rebelles en Syrie deux ans avant le début des hostilités. Dans quel but? Afin de destituer le gouvernement syrien parce qu’il est considéré comme anti-Israël.

À ma connaissance, cette bombe, qui aurait dû faire les manchettes, n’a pas été mentionée par les médias québécois.

Les grands médias occidentaux accusent souvent les gens comme moi d’être des adeptes de la théorie du complot alors que les faits et les documents officiels démontrent hors de tout doute que des plans visant à renverser le gouvernement syrien existent depuis longtemps et que les « interventions humanitaires » des gouvernements occidentaux en Syrie ne sont que des prétextes.

Ces accusations servent de toute évidence à occulter les véritables raisons de la guerre en Syrie en discréditant ceux qui publient des informations et des analyses allant à l’encontre de la propagande de guerre véhiculée par ces grands médias.

Un commentaire sur “« Nouveau » plan de Trump pour la Syrie : des pays qui appuient l’État islamique pour combattre l’État islamique

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  1. « Ces documents officiels sont disponibles sur internet. Comment se fait-il que les journalistes québécois les ignorent? » Bon point. C’est troublant; et dommage. Si les gens avaient idée de ce qui se trame dans leur dos, je suis convaincue qu’ils souhaiteraient agir, ou du moins, militer. On se doit d’être plus informés. En 2018, des injustices (notamment contre le peuple syrien) comme celle-là ne peuvent plus nous passer tout bonnement sous le nez!

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