Réponse de Radio-Canada à la plainte contre la Veuve noire, Brigitte Noël

Voici la réponse de Radio-Canada à ma plainte contre Brigitte Noël, la Veuve noire de Radio-Canada. La personne qui m’a répondu est Maxime Bertrand, Directrice des Relations citoyennes du Service de l’information.

Maxime Bertrand

Mme Bertrand occupe ce poste depuis le 10 mai 2021. Elle « était représentante de la Fédération professionnelle des journalistes au Conseil de presse du Québec depuis 2017 ».

Elle devrait donc connaître la déontologie journalistique.

Dans le communiqué annonçant sa nomination, Radio-Canada affirme ce qui suit :

« En tant que Directrice des relations citoyennes, Maxime Bertrand veillera à assurer un dialogue constructif entre le Service de l’information et le public, notamment en expliquant notre démarche journalistique. Elle aura aussi le mandat d’appuyer les équipes de Radio-Canada d’un point de vue déontologique. » (Soulignements ajoutés)

Jusqu’à présent, l’échec est épique.

Personnellement, je trouve que sa réponse est une insulte à notre intelligence.

Avant de répondre à mes arguments, elle dit :

« [N]ous tenons à souligner que nous déplorons la campagne de harcèlement et d’intimidation, orchestrée par des personnes qui épousent vos idées, contre Mme Brigitte Noël. » (Soulignements ajoutés)

Ah bon? Radio-Canada déplore les campagnes de harcèlement et d’intimidation?

Vraiment?

Pourquoi la société d’État mène-t-elle ce genre de campagne depuis deux ans alors, souvent sous la plume de Brigitte Noël?

Et pourquoi ne déplore-t-elle pas les campagnes de harcèlement et d’intimidation de La Presse, de Québecor et du Devoir envers les citoyens qui manifestent pacifiquement leur désaccord envers les mesures sanitaires et dénoncent les violations de leurs droits et libertés fondamentaux?

Prendre la défense d’une harceleuse et intimidatrice en prétendant qu’elle est une victime, c’est un peu comme défendre les esclavagistes et accuser les esclaves de s’être révoltés et de s’être organisés pour affronter leurs oppresseurs.

Brigitte Noël est victime de ses propres paroles. Elle récolte ce qu’elle a semé.

Les journalistes qui se plaignent d’être harcelés et intimidés lors de manifestations n’avaient simplement qu’à faire leur travail et traiter les opposants aux mesures sanitaires avec respect.

Je ne cautionne aucunement les agressions envers les journalistes, je condamne ces comportements depuis toujours. Mais quand tu craches systématiquement sur des citoyens pacifiques et que tu les empêches de s’exprimer, que tu leur refuses un débat public, que tu détruis leur vie familiale et sociale, et que tu les empêches de gagner leur vie, tu t’attends à quoi?

À du respect? de l’admiration? des remerciements?

Déjà que vous pigez dans nos poches pour nous lancer des roches, gardez-vous une p’tite gêne quand même.

Radio-Canada pleurniche pour de véritables bullies et prend leur défense.

C’est scandaleux.

Mme Bertrand fait preuve d’un manque total d’empathie envers les personnes calomniées par le réseau public d’information, un manque d’empathie probablement issu de ses convictions basées sur le portrait mensonger et dénigrant échafaudé par ses subalternes depuis plus de deux ans.

Elle ne semble pas comprendre que se faire qualifier de complotiste, d’extrémiste violent, de radical, etc., est insultant pour des personnes pacifiques dotées d’un esprit critique, qui défendent les droits et libertés et demandent en vain le « dialogue constructif » que la Société d’État est censée leur offrir, mais leur refuse catégoriquement depuis le début de la crise.

Comment réagirait Mme Bertrand si les grands médias la traitaient de « négresse stupide et dangereuse », jour après jour, pendant deux ans? Serait-elle insultée? Se sentirait-elle intimidée, harcelée? Comment réagirait-elle si elle prenait la peine d’écrire une plainte de 12 pages et qu’on lui répondait que sa plainte a engendré de l’intimidation et du harcèlement?

Comment réagirait-elle si on lui disait que lutter contre le racisme est déplorable?

Vous trouverez la réponse de Mme Bertrand et ma première réponse en dessous.

Je dis première réponse, puisque je prendrai le temps de réfuter bientôt chaque point qu’elle amène. Les coordonnées de Maxime Bertrand sont à la fin de sa réponse, si jamais l’envie vous prend de lui faire part de votre opinion.

Soyez polis et respectueux! C’est difficile, mais nécessaire.

Merci à tous ceux qui appuient mon travail, sans vous, je ne pourrais pas affronter ce bully qu’est Radio-Canada!

Par PayPal : paypal.me/tribunaldelinfaux
Par courriel : tribunaldelinfaux@gmail.com (réponse : tribunal)

***

Réponse de Maxime Bertrand, Directrice des Relations citoyennes du Service de l’information de Radio-Canada

Madame Lévesque, 

Permettez-moi tout d’abord de vous remercier de nous avoir fait part de vos commentaires. 

Nous leur accordons la plus grande importance. Vos remarques nous aident à approfondir notre réflexion, à revoir nos pratiques et à faire le suivi approprié. 

J’ai pris connaissance des griefs que vous avez adressés à l’ombudsman de Radio-Canada.  

Il les a transmis à la Direction de l’information afin qu’elle y réponde, comme le veut notre politique journalistique. 

Votre plainte concerne les articles de notre journaliste Brigitte Noël intitulés Derniers jours de Bernard Lachance : de l’eau salée pour soigner l’ex-chanteur et Une doctrine dangereuse.

Le premier a été publié le 2 juin 2021, le second, le 3 mars 2022.

Avant d’examiner les différentes critiques que vous formulez, nous tenons à souligner que nous déplorons la campagne de harcèlement et d’intimidation, orchestrée par des personnes qui épousent vos idées, contre Mme Brigitte Noël.

Vos reproches

Selon vous et nous vous citons :

« Les articles de Mme Noël sur Bernard Lachance enfreignent de nombreuses normes et pratiques de Radio-Canada et vont à l’encontre de sa mission affichée qui est de servir l’intérêt public, de refléter la diversité et d’agir de façon responsable. Mme Noël ne respecte pas non plus vos principes d’exactitude, d’équité, d’équilibre et d’impartialité : elle discrimine et méprise ouvertement des personnes qui osent déroger de la norme au point de donner l’impression qu’elle s’est fait un devoir de ruiner les réputations des personnalités anticonformistes qui rejettent les discours véhiculés par les grands médias québécois ».

C’est l’entrée en matière de votre missive de 12 pages qui comporte plusieurs griefs.

Vous soutenez tout d’abord ceci :

« Dans son article Derniers jours de Bernard Lachance : de l’eau salée pour soigner l’exchanteur, publié le 2 juin 2021, elle et son co-auteur donnent l’impression que les amis de Bernard Lachance ne lui ont jamais recommandé d’aller à l’hôpital. C’est faux ».  

Tous les amis de Bernard qui ont confié à notre journaliste qu’ils ont conseillé à M. Lachance d’aller à l’hôpital et qui ont accepté de contribuer à ce reportage ont été cités dans le texte.  

Vous énoncez ainsi votre interprétation du reportage de Mme Noël :

« L’article présente également la compréhension que M. Lachance avait du sida comme des “théories du complots”, sans jamais mentionner un seul des experts cités sur son site au nom prophétique dédié à ses années de recherche, sidacensure.com »

Vous dites également ceci :

« À aucun moment dans l’article les auteurs ne font référence aux scientifiques de renom qui ont influencé la compréhension qu’avait Bernard Lachance du sida, pas même le prix Nobel de médecine qui a découvert le VIH, Luc Montagnier, lequel était toujours vivant à l’époque de l’écriture de l’article »

En tant que diffuseur public, nous devons répondre de ce qui est diffusé sur nos ondes.  

Cela signifie qu’il nous incombe de veiller à ce que les avis scientifiques, notamment, que nous présentons respectent nos normes et se conforment à notre responsabilité de diffuser des informations véridiques, vérifiées et corroborées. 

C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas tenu compte des scientifiques aux propos jugés problématiques par leurs pairs ou ayant été radiés de leurs ordres professionnels.  

Il en va de même pour les théories que la majorité des experts considèrent comme étant fausses et nocives pour la santé ou la sécurité publique. 

Dans une révision intitulée Pourquoi il faut fermer la porte aux climatosceptiques et publiée le 19 octobre 2015, l’ombudsman de Radio-Canada, Pierre Tourangeau, faisait le constat suivant et établissait des balises :

Les opposants aux consensus scientifiques invoquent régulièrement l’impartialité et l’équilibre auxquels sont tenus les médias et leurs journalistes pour réclamer que leurs points de vue soient diffusés.

Mais ces deux valeurs éthiques ne signifient pas qu’on doive permettre à toutes les théories de s’exprimer, encore moins qu’on leur accorde à toutes la même importance. Car cela impliquerait qu’il faille donner voix à toutes les opinions ou croyances, même les plus farfelues ; qu’on mette sur le même pied créationnisme et évolutionnisme ; qu’on accrédite toutes les théories du complot, comme celle voulant que l’être humain n’ait jamais débarqué sur la lune, que les attentats du 11 septembre 2001 à New York aient été orchestrés par la CIA, etc.

Ce serait non seulement ridicule, mais irresponsable et dangereux dans bien des cas, par exemple celui de la pseudo-controverse sur la vaccination.

[…]

La direction éditoriale de Radio-Canada peut donc en toute légitimité choisir de ne pas diffuser des points de vue peu, pas du tout ou mal appuyés lorsqu’ils nient les consensus scientifiques, en particulier s’ils ont des conséquences néfastes sur la santé publique, comme dans le cas de la vaccination ou du tabagisme, ou sur celle de la planète pour ce qui est du réchauffement climatique. 

Vous prêtez à la journaliste des intentions qui ne sont pas les siennes. 

Ainsi, contrairement à ce que vous affirmez, Mme Noël n’insinue pas que toutes les personnes qui s’opposent aux vaccins sont des conspirationnistes.    

D’ailleurs, dans son reportage intitulé Antivaccins : le doute à forte dose, publié le 11 février 2021, elle démontre que nombre de personnes qui hésitent ou qui s’opposent au vaccin ne sont pas du tout des conspirationnistes.

Par ailleurs, vous reprochez à Mme Noël de présenter le point de vue du Dr Réjean Thomas :

« Brigitte Noël se contente aussi dans ses articles de consulter le Dr Réjean Thomas, le médecin de référence pour tous les médias québécois lorsqu’il est temps de parler  sida. En quoi le fait de présenter un seul côté d’une médaille, toujours avec le même intervenant, contribue-t-il “à la compréhension d’enjeux d’intérêt public” ? » 

En plus d’être une sommité mondiale en matière de VIH/sida, Réjean Thomas était le médecin de Bernard Lachance. 

Il a donc été témoin de la détérioration de l’état de ce dernier.  

Son opinion scientifique sur la maladie s’inscrit dans le consensus scientifique, que vous qualifiez « d’idée ridicule. » 

Vous soutenez ceci :

« Son attitude avec Alexis Cossette-Trudel, Jean-Jacques Crèvecoeur, Amélie Paul, Guylaine Lanctôt et d’autres ne laisse plus aucun doute : Brigitte Noël est indéniablement mue par une intention de nuire et non pas d’apprendre, de comprendre ou d’informer sans préjugés. D’ailleurs, elle semble vouloir instrumentaliser la mort de Bernard Lachance à cette fin, procurant par la bande à la famille Lachance une douce vengeance contre ceux et celles qui étaient véritablement proches de leur frère. La haine qui se dégage de leurs propos est palpable, et Brigitte Noël s’en fait le porte-voix. Avec sa série d’articles portant sur la mort de Bernard Lachance, Mme Noël s’est transformée en mercenaire de la famille Lachance et en promotrice du discours unique sur le sida, lequel rapporte des milliards à l’industrie pharmaceutique ».

D’une part, M. Cossette-Trudel ne figure pas dans les reportages en cause dans cette plainte. 

D’autre part, sauf votre respect, vous interprétez les articles à travers le prisme de vos convictions.

Vous affirmez ceci :

« Le lecteur est incité à croire, avant même de connaître leurs noms, que les personnes qui seront visées tout au long de l’article sont des “mentors conspirationnistes” qui ont influencé Bernard Lachance à rejeter la médecine conventionnelle et à cesser ses traitements. Or, rien n’est plus faux puisque M. Lachance a cessé ses traitements avant de connaître Guylaine Lanctôt et Amélie Paul ».  

Nous vous rappelons que Bernard Lachance avouait lui-même, dans ses vidéos, que Mme Lanctôt était une « inspiration » ainsi qu’une « grande amie ». Il invitait ses proches à participer avec lui aux ateliers de cette dernière.  

Enquête a pu consulter un courriel envoyé à Guylaine Lanctôt dans lequel M. Lachance remettait en question sa décision d’abandonner ses médicaments. 

Mme Lanctôt (qui lui a répondu en lui envoyant des articles sur cette prétendue « fraude » VIH/sida) lui a dit qu’il pouvait dormir tranquille, car il avait « toutes les informations en main ». 

Notre article ne prétend pas que Mme Lanctôt était responsable de la décision initiale de M. Lachance, mais il souligne bien qu’il lui demandait souvent conseil et qu’il cherchait à confirmer ses croyances auprès de sources qu’il jugeait fiables.  

Notre reportage, intitulé Une doctrine dangereuse, montre, en caméra cachée, Guylaine Lanctôt qui recommande à ses adeptes d’éviter les hôpitaux, les médecins et la médecine conventionnelle.  

En ce qui concerne Mme Paul, les échanges consultés par Enquête démontrent que cette dernière avait donné à Bernard Lachance plusieurs conseils au sujet de sa nutrition.  

L’attention qu’accorde notre journaliste à Mme Amélie Paul vous indispose. 

Vous l’indiquez ainsi :

« Or, Brigitte Noël a trouvé pertinent d’enquêter sur les possibles revenus qu’Amélie Paul aurait fait avec les produits naturels que Bernard Lachance achetait en grande quantité. Pourquoi n’a-t-elle pas mis autant d’efforts à chercher les possibles conflits d’intérêts du Dr Réjean Thomas ? D’abord, il est important de souligner que ce n’est pas Amélie Paul qui a vendu ces produits à Bernard Lachance, mais c’est ce que laisse entendre l’article. L’auteure de ces lignes a discuté avec la personne qui lui a vendu ces produits et son nom ne figure nulle part dans l’article de Mme Noël »

Nous offrons un compte-rendu détaillé des informations que nous avons colligées, soit notamment des conseils de santé envoyés par messages textes et le nom de Mme Paul qui figure sur la liste des représentants de ventes d’Immunotec. 

Lorsque nous avons demandé à cette dernière si elle avait tiré profit des produits achetés par Bernard Lachance, elle n’a pas répondu à nos questions.  

Selon vous, Brigitte Noël a fait fi du principe d’équilibre inscrit dans nos Normes et pratiques journalistiques.

« Brigitte Noël n’offre pas de point de vue divergent de manière équilibrée. Les rares fois où elle présente le point de vue de M. Lachance et de ses amis, c’est de manière extrêmement péjorative, sans aucun respect et en insinuant que ces personnes sont dangereuses, car elles ont potentiellement contribué à sa mort ».   

Hugues Holleville, l’ami de Bernard Lachance, a répondu à nos questions et nous avons rapporté ses propos.  

Les points de vue des autres connaissances de M. Lachance ne se trouvent pas dans l’article de Mme Noël parce que ces personnes ont décliné nos offres d’entrevue.  

Cela dit, nous tenons à souligner que nous avons ajouté des vidéos YouTube publiées par les proches de Bernard Lachance au texte afin d’inclure leur version des faits.   

Concernant Amélie Paul, en l’absence d’une entrevue, nous avons cru important d’ajouter des propos que cette dernière avait publiés dans une vidéo Facebook pour se défendre et s’expliquer. 

Vous affirmez ceci : 

« L’article suggère au lecteur que les produits naturels suggérés par Mme Paul, mais que quelqu’un d’autre lui a vendus, ont contribué à sa mort alors que le rapport du coroner publié en janvier 2022 n’y voit aucun lien…. Toutefois, l’impression qu’a donné l’article de Brigitte Noël a été tellement forte que le journaliste de La Presse, Tristan Péloquin, qui a lui-même écrit sur le rapport du coroner, a écrit dans son livre Faire ses recherches, que “[…] le chanteur Bernard Lachance est subitement décédé à l’âge de 46 ans des suites de complications graves liées aux traitements de médecines naturelles qu’il s’administrait pour lutter contre le sida, maladie implacable dont il était atteint depuis une dizaine d’années.” » 

Tout d’abord, nous n’avons pas voix au chapitre lorsqu’il s’agit des choix éditoriaux des autres médias. 

En outre, notre article ne suggère pas que les produits naturels ont causé la mort de M. Lachance. 

La présence des échanges entre Amélie Paul et Bernard Lachance dans notre texte vous pousse à poser la question suivante :

« Quelle était l’“utilité sociale” de publier des messages privés contenant des blagues que ne peuvent pas comprendre les lecteurs et qui suggèrent autre chose que de l’humour ? Quel était l’intérêt public de diffuser ces messages privés avant que le coroner ait rendu son rapport ? … » 

Depuis le début de la pandémie, Amélie Paul et Bernard Lachance font partie de ces influenceurs qui ont réussi à devenir très populaires en faisant des dizaines de milliers d’adeptes québécois.  

Ils ont diffusé des théories jugées controversées ou même dangereuses par des experts en radicalisation ou en santé publique.  

Mme Paul est même citée comme figure de proue du mouvement Nouvel Âge dans un rapport du CÉFIR sur la désinformation, les théories du complot et les mouvements anti-autorité.  

Elle figure aussi sur la liste des principaux leaders complotistes dans un nouveau rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture sur le mouvement conspirationniste au Québec. 

Les discussions entre avec Bernard Lachance et elle étaient d’intérêt public.     

Par ailleurs, la présente plainte s’inscrit dans une démarche plus large que vous décrivez en ces termes sur votre site Web « Le tribunal de l’infaux » :


« L’objectif du Tribunal de l’infaux est de contrer ce genre d’initiatives propagandistes et profondément antidémocratiques en dénonçant publiquement les fausses nouvelles et la propagande de guerre des médias dominants par la publication de plaintes formelles qui seront envoyées aux rédacteurs en chef et autres responsables de l’information. Les réponses des médias accusés seront elles aussi publiées intégralement.

Si ces réponses sont insatisfaisantes, d’autres canaux appropriés, comme les conseils de presse, seront utilisés pour exiger des journalistes qu’ils fassent du journalisme et non de la propagande, et qu’ils “respecte [nt] scrupuleusement les faits”, comme l’exige l’éthique journalistique.

Les conseils de presse étant principalement constitués de membres issus des grands médias, on peut voir ces tribunaux d’honneur comme “une police qui enquête sur la police”. Nous avons cependant la chance d’avoir de telles instances, utilisons-les. Le Tribunal de l’infaux ne prétend pas s’y substituer et former un conseil de presse populaire. Au contraire, l’idée est d’aller au-delà de la simple critique médiatique en privilégiant l’action concrète et en utilisant les conseils de presse, et les divers moyens existants pour revendiquer une information de qualité de la part des journalistes des grands médias.

Ce site servira donc principalement à accuser publiquement les journalistes de manquements à l’éthique journalistique et prévoit concentrer ses activités sur les médias québécois, sans toutefois exclure la possibilité que d’autres médias au Canada ou ailleurs fassent l’objet de plaintes. » 

Dans le cadre de cette campagne, vous avez déjà été déboutée par l’ombudsman de Radio-Canada pour une plainte dans laquelle vous reprochiez à Radio-Canada de vous associer au mouvement conspirationniste qui remet en question la version officielle sur les événements du 11 septembre. Dans sa révision, l’ombudsman Guy Gendron concluait :

« En conséquence, je ne peux donner raison à la plaignante lorsqu’elle écrit qu’“en qualifiant ma position de théorie du complot et de thèse conspirationniste, le journaliste a induit le lecteur en erreur”, qu’il a “pris parti (…) pour la position adverse” ou “manqué de respect pour mon point de vue”. Je crois plutôt que son point de vue démontre qu’elle est une adepte de la thèse conspirationniste. » 

Nous constatons que l’argument principal de votre plainte dans ce dossier est de même nature : vous reprochez à la journaliste de qualifier de « complotistes » ou de « conspirationnistes » des personnes qui remettent en question le fait que le SIDA soit causé par une infection au VIH.  

Nous déplorons que le recours à l’ombudsman de Radio-Canada soit ainsi instrumentalisé pour la propagation de théories rejetées par la science et par l’histoire. 

Nous espérons que ces informations vous permettront de mieux comprendre notre démarche.

Nous vous rappelons que si vous n’êtes pas satisfaite de cette réponse, vous pouvez soumettre votre dossier à l’ombudsman de Radio-Canada pour qu’il en fasse la révision. 

Le bureau de l’ombudsman est une instance indépendante se rapportant directement à la présidente-directrice générale de Radio-Canada et dont la responsabilité est de veiller à ce que les contenus d’information respectent les Normes et pratiques journalistiques en vigueur.  

Pour communiquer avec l’ombudsman, voici ses coordonnées : 

  • par courriel :

ombudsman@radio-canada.ca

  • par téléphone : 

514-597-4757 

  • par la poste : 

Bureau de l’ombudsman de Radio-Canada

1000, avenue Papineau

Montréal (Québec) H2K 0C2

Veuillez recevoir, Madame Lévesque, nos salutations distinguées.

MAXIME BERTRAND

Directrice des Relations citoyennes

Service de l’information, Radio-Canada

Ma réponse à Maxime Bertrand

Mme Bertrand,

Je vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre longuement et d’avoir tenté, en vain, de réfuter mes arguments.

Je suis soulagée de voir que vous considérez le harcèlement et l’intimidation comme des attitudes déplorables. Malheureusement, vous ne semblez pas consciente que vous justifiez un tel comportement en raison de votre idéologie, de votre « group think ». Depuis 2020, les grands médias harcèlent et intimident les personnes qui défendent les droits et libertés du peuple, tout comme ils l’ont fait à une certaine époque avec Martin Luther King, Malcolm X, Angela Davis, Nelson Mandela et bien d’autres, lesquels ont payé cher le prix de leur dissidence et leur défense des droits des Noirs, et sans qui vous n’auriez pas le poste que vous détenez aujourd’hui.

Êtes-vous consciente que vous justifiez l’intimidation et le harcèlement de ceux qui se lèvent debout pour défendre les droits de tous, y compris les vôtres?

La violence psychologique que vous cautionnez est un terreau fertile pour la violence physique. Vous osez me parler d’intimidation et de harcèlement envers Brigitte Noël, alors que Radio-Canada exerce une violence psychologique depuis deux ans sur des personnes auxquelles vous ne donnez la parole que dans le but de les dénigrer. Cela me rappelle une entrevue d’Angela Davis où un journaliste lui demande si elle cautionne la violence. Je vous invite à l’écouter et à réfléchir à vos actions et celles de vos pairs:

Vous n’avez aucune idée de ce que les gens qui se font traiter de complotistes et d’extrémistes radicaux vivent depuis 2 ans: liens familiaux brisés, pertes d’emploi, détresse psychologique allant jusqu’au suicide. Vous ne connaissez pas ces gens, même si vous parlez d’eux constamment. Votre perception de la résistance est basée sur un portrait fictif. Ce que vous imaginez n’existe que dans les journaux.

Brigitte Noël récolte ce qu’elle a semé.

Cette violence psychologique est illégale, comme l’explique la Commission des droits et libertés de la personne :

Vous avez le droit à la vie, à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté.
Par exemple, vous avez le droit d’être protégé contre les menaces d’agression ainsi que contre les agressions physiques et psychologiques.

Si les grands médias vous traitaient de « négresse stupide et dangereuse », jour après jour, pendant 2 ans, vous considéreriez cela comme une agression psychologique? 

Certainement. 

J’aimerais que vous compreniez que se faire qualifier de « complotiste », d’« extrémiste » et de « radical » est tout aussi violent et agressant psychologiquement pour des personnes sensibles, pacifiques et intelligentes comme celles visées dans les reportages de Brigitte Noël, propos qui se répercutent dans la société et qui rendent la communication impossible.

Savez-vous qu’Amélie Paul s’est fait accuser d’avoir tué son meilleur ami après la publication du reportage de Brigitte Noël? Et que ces accusations perdurent? Êtes-vous consciente de la violence engendrée par Brigitte Noël?

Vous cautionnez la division, l’agression verbale, la pensée unique et empêchez les débats de société, essentiels à l’harmonie, au respect et à la paix.

Je poursuivrai avec l’ombudsman, même si je sais pertinemment que cet exercice sera totalement futile, puisqu’il trouvera, comme vous, le moyen de justifier l’inacceptable.

Sincères salutations,

Julie Lévesque

5 commentaires sur “Réponse de Radio-Canada à la plainte contre la Veuve noire, Brigitte Noël

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  1. Un commentaire simplement rédactionnel: mis à part ses lieux communs et sa méthode attaque/contre-attaque sans désir de dialogue ou de compréhension, elle se drape –dans tout le contenu de sa réponse– derrière le « nous » corporatif. Elle me rappelle la remarque qu’aurait fait la reine Victoria « WE are not amused ».

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  2. Sérieusement, bien que non surprenant, ça reste très choquant de lire autant d’obscénité venant d’une personne pourtant sensée être au-dessus de la mêlée. C’est frappant de voir comment ce clan se protège entre eux et accepte toutes les saloperies des collègues, au nom d’une « solidarité professionelle » (sauf quand c’est Rebel News qui se fait snober par JT, mais c’est une autre histoire). La meilleure de l’année: « vous interprétez les articles à travers le prisme de vos convictions. » Et toi tu fais quoi la grande? De constater que malgré le fait que plusieurs quittent la SRC en raison de l’extrême promotion de l’idéologie nihiliste (woke) et des résultats d’audiences toujours en descente dût à cette ligne éditoriale, ils continuent en ce sens, car ils ont la science infuse et que c’est parce que les gens sont imbéciles s’ils ne comprennent pas. Merci Julie, l’une des dernières journalistes au Québec, de mettre au grand jour la corruption systémique de cette province!

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  3. Les années 2020 auront révélé l’exécrable partie de l’humanité inhumaine que l’autre partie côtoyait sans s’en rendre compte. Immense reconnaissance Mme. Lévesque pour cette intelligence sensible que vous démontrez à nous et à ces immondices qui nous escroquent par leurs mensonges et leur mauvaise foi. Ils se paient la traite avec notre argent la tête bien tranquille puisqu’ils occupent tous les postes clés pour se protéger à nos frais. Cette fourberie me pollue l’ADN, chaque cellules de mon être en souffre. J’ai hâte que ça finisse et mon rêve le plus cher est de les voir payer (vraiment beaucoup) pour leurs fautes.

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    1. Merci Julie! On a presque le même nom 🙂 Vous n’êtes pas seule dans cette galère! Restons positifs, la vérité finit toujours par sortir et nous sommes nombreux à vouloir que les coupables de ces crimes soient tenus responsables.

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