Vif du sujet Saison 4 #68 – « Le pouvoir de guérir – Effet placebo, homéopathie, alimentation… et santé », Michel Raymond
Le vif du sujet est diffusé les mardis 9h à Radio-Réveil, radioreveil.ca.
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Émission du 11 novembre 2025 (mp3 plus bas)

Dans ce 3e et dernier épisode sur l’excellent livre Le pouvoir de guérir – Effet placebo, homéopathie, alimentation… et santé de Michel Raymond, nous abordons, entre autres, « l’évolution des critères d’une bonne santé », ainsi que « les effets pervers du surdiagnostic ».
L’extrait ci-dessous traite des conséquences néfastes des surdiagnostics de cancer :
« LES EFFETS PERVERS DU SURDIAGNOSTIC
Un exemple maintenant classique est celui du cancer de la thyroïde : son incidence a triplé entre 1979 et 2009, mais le taux de mortalité est resté très stable (1 personne sur 200 000). Cela signifie que, parmi les personnes diagnostiquées comme positives – et donc traitées –, il y a de nombreux individus qui n’auraient jamais déclaré ce cancer.
Dépister précocement un cancer afin de mieux le traiter est évidemment louable, mais il n’est jamais sûr que la petite tumeur détectée évoluera dans un sens négatif. En fait, nombreuses sont celles qui disparaissent spontanément (probablement détruites par les défenses de l’organisme), ou qui resteront stables. Les micro-tumeurs dans la prostate, détectées chez 34 % des hommes dès la quarantaine, ne se développeront pas en forme clinique pour la plupart d’entre elles. Sans traitement, ces hommes mourront avec leur cancer de la prostate, mais pour une autre raison.
Des résultats comparables sont observés dans d’autres organes, tels que les poumons, le pancréas, etc. Mais nul ne pouvant prédire la suite, le principe de précaution s’applique, et de nombreuses personnes sont traitées alors que, sans traitement, cette maladie ne se serait jamais déclarée. Il y a toujours quelques personnes qui bénéficient des campagnes de dépistage systématiques (ce qui augmente leur survie), et c’est là l’argument pour maintenir cette routine sans trop s’appesantir sur le coût global que cela génère.
La revue médicale British Medical Journal, dans son projet “Too much medicine” (“Trop de médecine”) regroupe les articles scientifiques qu’elle a publiés sur le thème du surdiagnostic. Cela concerne actuellement 14 maladies, dont le cancer du sein et de la thyroïde, l’ostéoporose, l’embolie pulmonaire, l’insuffisance rénale chronique, le prédiabète, prédiabète, etc., mais bien d’autres maladies surdiagnostiquées sont décrites par ailleurs.
Le dépistage systématique du cancer de la prostate, du fait d’un fort surdiagnostic accompagné de conséquences désastreuses par rapport aux avantages observés, est maintenant déconseillé par les autorités sanitaires américaines, qui exposent le bilan suivant : sur 1 000 personnes dépistées, 240 seront positives, dont 100 seront confirmées positives et 80 traitées : il y aura alors un bilan de 50 personnes devenues définitivement impuissantes, 15 incontinentes, 5 qui mourront tout de même du cancer malgré le traitement, et une seule qui survivra alors qu’elle serait morte si elle n’avait pas été traitée (sans précision sur son impuissance ou incontinence possible). Globalement, la dernière étude sur plus de 400 000 hommes suivis pendant dix ans montre que le dépistage systématique ne diminue pas la mortalité due au cancer de la prostate. Paradoxalement, le surdiagnostic touche parfois davantage les classes aisées, par exemple pour le cancer du sein, du fait de leur tendance à réaliser plus d’examens de dépistage. »
Écouter l’épisode #68 :
Écouter cet épisode sur le site de Radio-Réveil ici.
En musique, trois pièces de Jembaa Groove :
Jembaa Groove – Bassa Bassa
Jembaa Groove – Sweat my Ear
Jembaa Groove – Outro
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