Vif du sujet Saison 4 #67 – « Le pouvoir de guérir – Effet placebo, homéopathie, alimentation… et santé », Michel Raymond
Le vif du sujet est diffusé les mardis 9h à Radio-Réveil, radioreveil.ca.
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Émission du 4 novembre 2025 (mp3 plus bas)

Dans ce 2e épisode sur le livre Le pouvoir de guérir – Effet placebo, homéopathie, alimentation… et santé, de Michel Raymond, nous entrons dans le vif du sujet : le fameux effet placebo, incluant ses effets pervers.
Voici un extrait sur l’étonnant rapport entre l’effet placebo et le sexe de votre médecin :
« LE MÉDECIN ET L’EFFET PLACEBO
Vous êtes hospitalisé pour raison de santé, et vous avez plus de 65 ans : il est préférable que le médecin qui s’occupe de vous soit une femme plutôt qu’un homme. Une étude, réalisée sur plus de 1,5 million d’hospitalisations aux États-Unis, montre que dans ce cas la mortalité est plus faible, ainsi que le taux de réhospitalisation trente jours plus tard. Les résultats ne diffèrent pas suivant le degré de sévérité ou du type de problème ayant provoqué l’hospitalisation. Le fait d’être traité par un homme correspond à une surmortalité de 0,42 %, soit 4 200 morts supplémentaires pour un million d’hospitalisations. Aux États-Unis, cette surmortalité est évaluée à 32 000 personnes par an au minimum. Dans cette étude, les femmes médecins étaient en moyenne plus jeunes et moins expérimentées que les hommes : ce n’est donc pas une différence de savoir médical qui explique cet écart. Les femmes auraient plus d’empathie, ce qui pourrait être la clef pour expliquer cet effet : traité avec plus d’empathie, un patient guérira mieux.
Or c’est l’un des principes de l’homéopathie : l’homéopathe passe bien plus de temps avec son patient (une demi – heure à une heure) qu’un médecin généraliste (qui ne lui accorde en moyenne que quinze minutes), ce qui montre qu’il s’intéresse à lui. Le patient le ressent comme un intérêt pour sa personne, une empathie sociale, qui génère un effet placebo. L’interaction avec l’homéopathe a même été qualifiée de “meilleur moyen connu à ce jour pour optimiser l’effet placebo”. Le même principe s’applique au psychothérapeute, qui passe aussi du temps avec son patient. Les études comparatives ont d’ailleurs montré que la psychanalyse n’agit pas plus que l’effet placebo. »
L’extrait suivant traite de l’effet pervers de l’effet placebo et remet en question les résultats des essais randomisés en double aveugle :
« Pour être commercialisé, un médicament doit prouver que son effet thérapeutique est supérieur à ce que procure un simple placebo. Cette démarche suppose implicitement que l’effet placebo n’est pas négligeable, puisqu’il doit être pris en compte. Mais elle suppose également que l’effet placebo, en lui-même, n’est pas suffisant, puisqu’il faut le dépasser, sinon il ne serait pas nécessaire de développer de nouveaux médicaments…
Quoi qu’il en soit, cette procédure entraîne un effet pervers.
Lors d’un essai mesurant l’efficacité d’un médicament, un groupe de patients reçoit le médicament, un autre le placebo : chaque patient est assigné au hasard à un groupe ou l’autre, sans qu’il sache lequel. La différence entre les deux groupes mesure l’effet du médicament par rapport à celui du placebo. Évidemment, chaque patient va se demander dans quel groupe il se trouve, et le moindre indice va diminuer son incertitude. Tout est fait pour que ces patients ne puissent rien deviner; mais en fait, en les interrogeant, on se rend compte que la plupart devinent plus ou moins correctement. Mais par quel moyen?
Les médicaments, le fait est connu, ont généralement des effets secondaires plus ou moins forts (décrits dans la petite notice papier soigneusement pliée dans la boîte). En percevant une incommodité, une douleur inhabituelle, une irritation, des rougeurs sur la peau, etc., le patient suppose que c’est bien le médicament qu’il a pris, et non pas le placebo sans substance active. Cela pose un sérieux problème : ceux supposant qu’ils sont dans le groupe traité par le médicament, anticipant un effet thérapeutique certain, vont développer un super effet placebo; ceux supposant qu’ils sont dans le groupe contrôle, par déception, vont développer un effet placebo bien plus modeste. Et ce, même si le médicament n’a en réalité aucun effet thérapeutique particulier.
Ainsi, plus les effets secondaires sont forts, donc ressentis, plus grande sera la différence thérapeutique entre les deux groupes, et plus le médicament aura de chances d’être homologué. En cherchant des médicaments ayant des effets thérapeutiques supérieurs à celui d’un placebo, on peut ainsi sélectionner des molécules aux effets secondaires importants, sans garantie d’effet thérapeutique supérieur. »
Écouter l’épisode #67 :
Écouter cet épisode sur le site de Radio-Réveil ici.
En musique, trois pièces du saxophoniste américain Ike Quebec :
Ike Quebec – Favela
Ike Quebec – Loie
Ike Quebec – Shu Shu
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