Les portes tournantes entre la FDA et Moderna

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Dans un article publié le 1er novembre dans le BMJ, Peter Doshi révèle que deux régulateurs de la Food and Drug Administration (FDA) chargés de la surveillance des injections covid de Moderna ont quitté l’agence pour se joindre à la pharmaceutique très peu de temps après.

Voici les faits saillants de l’article The FDA and Moderna’s cosy relationship: how lax rules enable a revolving door culture (Les liens privilégiés entre la FDA et Moderna: comment des règles laxistes permettent une culture de portes tournantes).

Les deux régulateurs sont Doran Fink et Jaya Goswami.

Doran Fink était à la FDA depuis 2010. Il a joué un rôle de premier plan durant la crise en participant à la prise de décisions importantes sur les vaccins et les politiques, incluant l’autorisation des injections Pfizer et Moderna.

Il a quitté l’agence en décembre 2022 pour se joindre à Moderna deux mois plus tard. Il y dirige désormais un programme de médecine liée aux maladies infectieuses.

Dr Goswami est entrée en poste à la FDA en mars 2020. Elle supervisait le « développement clinique des vaccins et des produits biologiques » et « était chargée d’évaluer si les données cliniques du vaccin de Moderna répondaient aux normes réglementaires d’approbation ».

L’autorisation du produit de Moderna a été accordée à la fin janvier 2022.

Goswami a quitté la FDA en juin 2022 et, le même mois, elle devenait « directrice du développement clinique lié aux maladies infectieuses chez Moderna ».

La FDA affirme prendre « au sérieux son obligation de veiller à ce que les décisions et les actions de l’agence et de ses employés ne soient pas, ni ne semblent entachées par un quelconque conflit d’intérêts ».

Cependant, la FDA « ne conserve aucune trace de la destination des employés après qu’ils ont quitté la fonction publique » et « n’exige pas qu’ils se soumettent à un processus d’approbation ou d’autorisation avant d’accepter un emploi dans l’industrie », écrit Doshi.

Les employés sont tenus de respecter les directives d’emploi post-gouvernemental, lesquelles comprennent les restrictions suivantes :

  • il est « interdit, à vie, de communiquer ou de comparaître devant le gouvernement au nom de leur nouvel employeur ou de toute autre personne concernant des questions spécifiques liées à des dossiers dans lesquels ils étaient impliqués substantiellement au cours de leur service gouvernemental »;
  • ceux qui ont commencé à chercher ou à négocier un emploi dans l’industrie « doivent immédiatement se récuser de toute participation à toute affaire officielle impliquant l’employeur potentiel comme partie identifiée »;
  • l’adhésion est autoréglementée.

Selon Craig Holman de l’organisme de défense des citoyens Public Citizen :

 « Le phénomène de portes tournantes est particulièrement abusif dans les agences qui reçoivent un énorme flot d’argent. C’est un gros problème avec la FDA, en particulier avec la pandémie et l’opération Warp Speed. ​​»

La FDA pourrait, selon M. Holman :

  • « interdire à ses employés de travailler pour des entreprises qu’ils ont réglementées »;
  • exiger de ceux qui partent de l’industrie pour aller travailler à la FDA « de signer un engagement éthique stipulant qu’ils ne prendront aucune mesure officielle affectant leurs anciens employeurs ou clients »;
  • imposer un délai de deux ans avant de pouvoir passer d’un employeur à l’autre, afin que « les relations étroites et les réseaux se défassent », comme le font la plupart des États américains (en Floride, ce délai est de six ans).

Les portes tournantes entre la FDA et l’industrie pharmaceutique comportent des dangers, lesquels ont été « clairement illustrés par le cas de Curtis Wright et Purdue Pharma », affirme Doshi.

Wright était responsable de l’approbation de l’OxyContin par la FDA en 1995. L’opioïde a été étiqueté comme moins susceptible de causer des abus, ce qui constituait l’argument de vente principal de Purdue pour augmenter l’usage du médicament dans la population.

Capture d’écran d’un article du DailyMail.

Environ un an après avoir quitté la FDA, Curtis Wright a accepté un poste de 379 000 $ par an chez Purdue.

Ce genre de phénomène est courant.

Une étude de 2016 du BMJ portant sur 55 examinateurs de la FDA a révélé que sur 26 d’entre eux qui ont quitté l’agence, 15 sont partis travailler pour l’industrie pharmaceutique.

En 2018, la revue Science rapportait à son tour que 11 médecins examinateurs de la FDA sur 16, ayant travaillé sur l’approbation de 28 médicaments, ont quitté l’agence pour se joindre aux compagnies sujettes à leurs travaux de réglementation ou ont œuvré pour elles à titre de consultant.

Le BMJ ne sait pas si Fink et Goswami ont « consulté le Bureau d’éthique et d’intégrité de la FDA avant d’aller travailler chez Moderna » ou « s’ils s’étaient récusés de tout dossier de la FDA lié à leur recherche d’emploi ». Lorsque Doshi a posé la question à la FDA, on lui a dit de faire une demande d’accès à l’information. Moderna n’a pas voulu commenter.

Peter Doshi va plus loin en citant deux autres exemples suscitant à tout le moins une apparence de conflit d’intérêts.

Il rappelle d’abord qu’avant 2020, Moderna n’avait mis AUCUN produit sur le marché.

Il aborde ensuite la nomination par Donald Trump de Moncef Slaoui pour codiriger l’opération Warp Speed, ce partenariat public-privé mis sur pied pour accélérer la fabrication et la distribution des injections contre la covid.

Slaoui a fait « carrière dans le secteur pharmaceutique » et était un « membre éminent du conseil d’administration de Moderna », laquelle a reçu en mars 2021 près de 5 milliards de dollars de financement public, selon un rapport du Congrès.

M. Slaoui a vendu toutes ses actions de l’entreprise, d’une valeur d’environ 12 millions de dollars, et a démissionné du conseil d’administration, écrit Doshi, soulignant qu’il « a conservé une participation estimée à 10 millions de dollars dans GlaxoSmithKline, un autre bénéficiaire des fonds de l’opération Warp Speed ».

Capture d’écran d’un article de l’Écho.

Une plainte éthique a été logée contre Moncef Slaoui, mais elle n’a pas été retenue.

Doshi termine avec le cas de Stephen Hahn, un commissaire de la FDA.

C’est sous sa direction que la FDA a accordé une première autorisation mondiale à l’injection covid de Moderna en décembre 2020.

Six mois plus tard, après avoir démissionné de son poste, Hahn s’est joint à Flagship Pioneering, « le fonds de capital de risque qui a donné naissance à Moderna ».

3 commentaires sur “Les portes tournantes entre la FDA et Moderna

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  1. En complément d’information, voici ce que je me rappelle. Ironiquement, Moderna et surtout Pfizer n’ont pas été tendre envers Trump. En fait, pour ne pas créditer le parti de Trump du  » succès  » du vaccin à venir, Pfizer a attendu le premier jour ouvrable après les élections pour en faire l’annonce ! Pour avoir régulièrement suivi les discours de 45 (Trump), je dirais qu’il parlait souvent en faveur du vaccin à dose unique Janssen offert par Johnson & Johnson, lequel n’est pas de type mRNA. Enfin, à ma connaissance, le responsable de l’Operation Warp Speed était le Vice-Président Mike Pence. Parti pratiquement de zéro, c’est sûr que Moderna a largement profité des subventions pour grossir. Et dire que c’est Moderna qui s’installera à Laval sous peu, lol. P.S.: à ce jour, la plupart de mes connaissances qui se sont fait vacciner ont eux aussi attrapés la covid… mettons que c’est une grande leçon d’humilité pour ces derniers.

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